Rapport de voyage de Pêche Panama

Jamais deux sans trois … Notre troisième séjour au Panama chez Oliver Fishing en janvier a été marqué par de nombreuses prises de poissons voiliers.
Nous avons tous pris au moins deux voiliers : marlin bleu, marlin noir, espadon voilier. Et plusieurs dorades coryphènes ont été de la partie. Les carangues étaient moins nombreuses qu’en mai. Nous avons aperçu quelques thons mais pas assez nombreux pour former ces fameuses chasses de thons appelées « lavadora » (machine à laver en espagnol).

Pêche et Bivouac à Montuosa

Nous embarquons pour l’île de Montuosa avec tout le matériel nécessaire au bivouac. Le pont est bien chargé avec les tentes, les glacières, la nourriture, …Arrivés à Montuosa, la mer est calme contrairement au séjour précédent. Nous débarquons le matériel et nous partons pêcher, il est environ 13H.

J’aperçois un groupe d’oiseaux sur une petite épave. Bernard est prêt, il lance plusieurs fois … Pendant ce temps je monte un petit popper. Quand soudain le bateau se balance violemment et je me retrouve avec un hameçon planté dans la paume de la main. Ca ne fait pas mal ! J’averti Bernard et Filho notre capitaine.

Je démonte les anneaux brisés du popper. J’ai l’hameçon bien planté, impossible de le retirer ni dans un sens ni dans l’autre (petite angoisse).
Fihlo appelle Olivier qui est un spécialiste en extraction d’hameçons, il en aurait plus de 200 au compteur. Ca me rassure un peu, mais je commence à avoir des sueurs froides et le voile noir …

Olivier arrive, il attache un cordonnet à l’hameçon tout en m’expliquant les diverses réactions que je vais ressentir. Il tire un coup sec, je n’ai rien senti, un peu comme quand on s’arrachait une dent de lait avec un fil à coudre.
Je pars un peu aux cerises … Je reste ainsi quelques instants mais soudain une forte nausée m’envahit …

Pendant deux ou trois heures j’ai été malade comme une ?oubête … J’ai fini par m’allonger à plat dos sur le pont. J’allais m’assoupir quand j’entends le bruit caractéristique d’un moulinet à tambour tournant Shimano, celui de bâbord qui est monté sur la « tatarabuela » Mitchell. Tatarabuela signifie trisaïeule (ici canne de ton arrière arrière grand père). C’est une très vieille canne mais qui fonctionne à merveille.

Soudain le bateau accélère, c’est pour ferrer un poisson !  Je me lève d’un bond, j’aperçois Bernard avec la canne plantée dans son baudrier. Je récupère le harnais qui sert à combattre les gros poissons, je l’installe autour de Bernard, je mets en place les deux fixations et j’agrippe le harnais au cas où, c’est un marlin bleu il se défend bien. J’averti Bernard que je ne pourrai pas le relayer car je suis encore affaibli. Par chance, Bernard arrive à combattre seul ce marlin bleu. Il le ramène au bateau. J’ai pris quelques photos puis Filho l’a libéré.

L’action m’a ranimé !

Quatrième jour de pêche, nous pêchons à la traîne quelques bonites avec des calamars en plastique.

J’ai bien récupéré et c’est à mon tour de prendre la canne. Je mets le baudrier dès que les bonites sont à l’eau. Le temps passe, j’étais sur le point d’enlever le baudrier quand soudain il y a une attaque. Je prends la canne. C’est un espadon voilier (pez vela) de belle taille. Il fait des bonds plusieurs fois. Il prend pas mal de fil mais je récupère assez vite en pompant. Le poisson arrive près du bateau, c’est splendide de voir cette grande nageoire irisée par le soleil. Nous avons monté le poisson à bord 30 secondes le temps de le filmer.

Voir sur Youtube mon premier espadon voilier

Un jour pas comme les autres, mon plus grand poisson !

Cinquième jour de pêche. Nous prenons assez rapidement les 4 bonites nécessaires à la pêche au vif.

C’est le tour de Bernard. Soudain, deux espadons voiliers sont dans le sillage du moteur. Bernard est prêt, un des deux poissons attaque, le bateau accélère pour planter l’hameçon. Il est piqué. Le combat dure quelques minutes puis le poisson se décroche … Petite déception, mais il est encore tôt. Nous avons encore nos chances.

Je prends donc le baudrier. Filho relance les lignes. Nous trainons à nouveau lentement …

Soudain, Filho hurle « una vaca, una vaca » (un vache) ce qui signifie que nous avons affaire à du lourd, du très lourd … On aperçoit un grand éclat bleuté entre les deux lignes. Impressionnant. Quelques minutes d’angoisses car on ne le voit plus et c’est encore la tatarabuela qui prend !

Ferrage au moteur, le marlin sort de l’eau debout sur la queue à plus de 200 mètres. Je n’ai jamais combattu un poisson si grand. Au début, je récupère pas mal de fil sans doute parce que Filho manœuvre le bateau tout en gardant la ligne tendue. Ca vient difficilement puis lors de grands rushes le poisson reprend beaucoup de fil. Je tiens environ une demie heure. Le baudrier m’écrase les cuisses. Je passe le relai à Bernard.

C’est un moment périlleux, qu’il faut bien anticiper. Le relayeur doit d’abord se mettre en place, prendre la canne et il faut transférer le harnais le plus rapidement possible. Nous n’avons pas le temps de souffler, ni de filmer tant le combat est intense. Je dois aider au pompage en appuyant sous la canne pour soulager un peu les bras de Bernard. Bien que plus jeune, Bernard lui aussi jette l’éponge. Je reprends la canne …

Au quatrième relai, le poisson reprend beaucoup de fil, Filho me dit « tu viens d’en reprendre pour une heure » ! Nous avons du faire 7 relais en 2H15 pour arriver à amener le poisson au bateau.

Le plus difficile est de récupérer du fil quand le poisson est sous le bateau. Il sonde et aucune manœuvre du bateau ne peut aider. Il y a eu de longues minutes d’attente sans pouvoir récupérer un centimètre !

Pour les gros poissons il suffit de toucher le bas de ligne pour que le poisson soit validé. On ne prend pas le risque de décrocher l’hameçon, la ligne est coupée pour libérer le poisson.
Mais notre marlin, sur la fin s’est mis à plat signe d’une grande faiblesse. Filho l’a ventilé pendant plusieurs minutes mais le poisson était mort. Probablement une crise cardiaque.
Nous l’avons monté, non sans mal, à l’arrière du bateau. ce qui nous a permis de faire une belle série de photos sur la plage de Montuosa.

J’aurai préféré le revoir partir comme les autres voiliers qui ont été pris lors de notre séjour mais il arrive de temps en temps qu’un poisson meurt pendant le combat. Le no-kill a ses limites …

Nous étions tout les trois épuisés mais contents, Olivier est venu se mettre à côté pour faire de meilleures photos car nous ne pouvions pas le prendre en entier !

Filho m’a dit « et dire qu’il y a deux jours tu étais à moitié mort ! » … J’ai répondu « oui, mais à moitié vivant ! » et nous avons éclaté de rire …

D’après les mesures de la longueur et de la circonférence du corps, la formule permettant d’estimer le poids d’un marlin noir donne 250kg

Le dernier jour de pêche

Nous avons pêché au popper pour prendre quelques « petits » poissons. La pêche à la traîne est un peu passive puis trop active !

Nous avons eu plusieurs touches de carangues et j’ai pris une belle dorade coryphène au popper sur ma Palm Olukaï.

Le séjour se termine bien.

Moins de poissons certes, mais beaucoup d’émotions !

Au Panama, chaque séjour est différent et il y a toujours beaucoup de poissons.

Ne vous prenez pas la tête en voulant prendre tel ou tel poisson. Laissez vous surprendre par la pêche exotique en stand-up !

De plus, au Panama en janvier l’eau est à 30° en pleine mer, l’air à plus de 35°, la nourriture saine … de quoi oublier quelques jours la grisaille de notre pays. Et vous aurez un petit bout de soleil dans votre tête pour le reste de votre vie !

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